La transformation digitale des petites et moyennes entreprises (PME) au Maroc demeure un défi majeur, malgré l’évolution des modes de consommation des Marocains liée au digital. La 3ème édition du Congrès « Digital Now » à Casablanca les 20 et 21 décembre a mis en lumière le retard des PME marocaines par rapport à la transformation digitale mondiale, selon Zouheir Lakhdissi, consultant digital.
Ce retard est attribué à une confusion fréquente entre « la digitalisation » et « la numérisation ». Même les PME ouvertes aux nouvelles tendances du marché ne sont souvent que partiellement numérisées, convertissant leurs données en PDF tout en maintenant des processus manuels, explique Lakhdissi.
La résistance au changement persiste, en grande partie en raison du coût perçu des outils digitaux. Les dirigeants de PME ont du mal à investir dans le digital en raison d’une focalisation culturelle sur les coûts immédiats plutôt que sur le retour sur investissement difficile à calculer à l’avance, souligne Tarik Fadli, entrepreneur du digital. Certains estiment également que la traçabilité offerte par le digital expose davantage à la responsabilité fiscale.
Malgré l’importance des outils digitaux, tels que le Cloud, dans la transformation numérique, les PME marocaines restent réticentes en raison de préoccupations liées à la confidentialité. Tarik Fadli souligne que l’externalisation des données dans un Data Center, qu’il soit national ou international, permet aux PME de se concentrer sur l’innovation en externalisant leurs préoccupations.
Pour encourager la transformation digitale des PME, les experts appellent à des mesures incitatives, notamment des incitations fiscales pour l’adoption d’outils digitaux certifiés par l’État. Zouheir Lakhdissi insiste sur la nécessité de formations pluridisciplinaires et de mesures incitatives pour changer les mentalités.
Bien que la digitalisation totale des PME semble difficile en raison des coûts d’investissement, les experts anticipent une accélération de la transformation digitale des PME à partir de 2024/2025, en préparation des grands événements sportifs que le Maroc accueillera, notamment la Coupe du Monde de football en 2030. Tarik Fadli estime même que d’ici 2027, les PME devront faire du Cloud leur banque de données.