Dans un monde en pleine transformation numérique, le Maroc fait face à un défi crucial : combler un déficit de 15 000 talents numériques. Alors que les entreprises, administrations et start-ups multiplient les initiatives pour s’adapter à cette révolution, le pays souffre d’un manque croissant de compétences dans des domaines clés comme le développement logiciel, la cybersécurité et l’intelligence artificielle. Ce paradoxe persiste malgré un chômage élevé parmi les jeunes diplômés.
La fuite des talents aggrave la situation, de nombreux experts marocains étant attirés par de meilleures opportunités à l’étranger, notamment en Europe et en Amérique du Nord. Pour répondre à cette pénurie, des initiatives de formation, comme les écoles de code et les programmes de reconversion professionnelle, se multiplient à travers le pays. Le programme « Génération Digital 2025 » ambitionne de former 100 000 professionnels d’ici cinq ans, mais les résultats peinent à satisfaire les besoins immédiats.
Le problème réside aussi dans la faible adéquation entre les formations proposées et les attentes du marché, amplifiée par un système éducatif trop théorique. Des experts appellent à une réforme intégrant les compétences numériques dès le plus jeune âge et à une meilleure valorisation des métiers technologiques.
Pourtant, le Maroc possède des atouts importants : une population jeune, connectée et avide d’innovation. Si le pays parvient à mobiliser ses acteurs publics et privés autour d’une vision stratégique, il pourrait devenir un hub régional des talents numériques et un acteur clé de l’économie mondiale de demain.