En 2025, le Maroc compte près de 1,9 million de détenteurs de bitcoins, soit 5,1 % de la population, se plaçant au 7ᵉ rang africain en matière d’adoption des cryptomonnaies. Une progression remarquable, malgré l’interdiction officielle imposée depuis 2017.
Ce paradoxe illustre l’appétit des Marocains pour les innovations numériques et les limites du cadre réglementaire actuel. Alors que des pays comme le Nigeria ou l’Afrique du Sud dominent le marché, le Maroc devance néanmoins plusieurs économies de taille comparable.
Face à cette dynamique, les autorités ont engagé un changement de cap. Bank Al-Maghrib prépare un projet de loi destiné à encadrer les cryptomonnaies et collabore avec le FMI et la Banque mondiale sur l’éventuelle création d’une monnaie numérique nationale. L’objectif est de concilier innovation et supervision afin de sécuriser le secteur.
L’essor des cryptomonnaies s’appuie aussi sur un socle technologique solide : plus de 90 % de taux de pénétration Internet et une utilisation massive du mobile. Ces facteurs facilitent l’adoption, notamment chez les jeunes et la diaspora.
Les perspectives économiques sont prometteuses. Le marché marocain pourrait atteindre 278,7 millions de dollars fin 2025, avec une croissance annuelle proche de 5 %. Un cadre réglementaire clair permettrait d’attirer davantage d’investissements et de consolider la place de Casablanca Finance City comme hub régional.
Cependant, des défis demeurent : volatilité des cours, spéculation et cybersécurité. Le succès de cette transition dépendra de la capacité de l’État à instaurer un climat de confiance durable, tout en préservant l’élan entrepreneurial.