Télécommunications : la 5G ouvre une nouvelle ère de compétitivité

Le lancement de la 5G en novembre 2025 marque une étape majeure pour le secteur des télécoms au Maroc. Selon BMCE Capital Global Research, cette évolution, en phase avec la stratégie Maroc Digital 2030 et portée par des événements comme la CAN 2025 et la Coupe du monde 2030, pourrait générer jusqu’à 6 milliards de dollars d’ici 2030.

Le marché marocain, fort de 57,4 millions d’abonnés mobiles et d’un taux de pénétration de 155,8 %, se distingue par une concurrence intense entre Maroc Telecom, Medi Telecom et Inwi, chacun détenant environ un tiers des parts. L’ANRT veille à maintenir cet équilibre tout en imposant des obligations strictes de couverture, qualité de service et cybersécurité. Les licences 5G, évaluées à 2,1 milliards de dirhams, prévoient une couverture initiale de huit grandes villes, 25 % de la population en 2026 et 70 % en 2030.

Les opérateurs adaptent leurs stratégies. Maroc Telecom s’appuie sur son intégration africaine via Moov Africa, tandis qu’Inwi et IAM mutualisent leurs infrastructures à travers Uni Fiber et Uni Tower. Orange Maroc capitalise sur son ancrage franco-marocain. La mutualisation apparaît incontournable face aux besoins massifs en fibre et 5G.

Parallèlement, le paiement mobile peine à décoller malgré 13,7 millions de portefeuilles actifs en 2024. La confiance, l’interopérabilité et le poids du cash freinent son adoption, alors qu’il pourrait générer plusieurs dizaines de milliards d’ici 2030. Les MVNO, le streaming, le gaming et l’e-sport représentent aussi des relais de croissance estimés à 5,5 milliards de dirhams par an.

En somme, la 5G incarne à la fois un catalyseur d’innovation et un révélateur des défis structurels du secteur, entre investissements colossaux, régulation adaptée et adoption digitale.